Totems et tabous: la reconnaissance des femmes en architecture

Le voile qui rend invisibles à la fois les femmes actives et leur travail continue, aujourd’hui encore, de brouiller l’imaginaire collectif et surtout la conscience que les femmes ont d’elles-mêmes, de leurs carrières et de leurs vies. La réinterprétation critique a sûrement été complice de ce fait de société, car elle a le plus souvent été menée par des hommes qui omettaient — probablement par négligence — les femmes dans les récits liés à l’architecture et à la construction. L’attitude humble des femmes, héritée d’une éducation bien ancrée où elles se retrouvent reléguées en seconde position, parfois même par choix, dans l’ombre d’un père, d’un frère ou d’un mari, y est aussi pour quelque chose. Aux femmes sont dévolus des rôles situés en marge, confinés à la sphère domestique et à des missions d’éduca- tion. Prenant pour base l’expérience de MoMoWo «Women’s creativity since the Modern Movement», notre contribution a pour but d’évaluer les préju- dices persistants, de dissiper les vieux tabous et de révéler un monde de créativité cachée, en retraçant et en reconstituant, jusque dans les situations individuelles, les fragments d’une histoire des femmes dans le domaine de la construction.