La conception de la ville idéale est partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Selon Pierre Lavedan, la science ionienne est partiellement constituée de notions géométriques et historiques héritées de l’Égypte et de la Babylonie ; la synthèse graphique exprime, à l’échelle de la ville, le rapport extraordinaire entre l’homme et la nature (Milet). La forme ronde pendant le Moyen-Orient sera reprise avec la fondation des nouvelles villes de l’Islam. Entre le haut et bas Moyen Age, l’idéalisation de Jérusalem et radicale : elle représente la perfection et toutes les valeurs qu’elle exprime. Mais c’est avec la Renaissance que l’utopie de la ville idéale se manifeste grandement. Filarète, dans son traité, réalise des nouvelles créations typologiques et architectoniques dans sa ville idéale pour le Duc de Sforza. Encore, Francesco di Giorgio Martini adopte un module anthropomorphe pour inventer de nouveaux types architecturaux. La peinture italienne devient une sorte de dictionnaire du concept de cité idéale, fondamentale pour construire la grille de références de l’histoire de l’idée de cité au cours de cette période: la place moderne peinte par Benozzo Gozzoli à San Gimignano, par exemple, est liée aux conceptions poétiques des artistes de la Renaissance. Les fameux tableaux dit de Baltimore et d’Urbino, encore, expriment l’idéal humaniste de la cité idéale, qui a de profondes racines dans les théories architecturales élaborées par Leon Battista Alberti. A partir des concepts exprimés dans les traités, les meilleurs ingénieurs militaires conçoivent les nouvelles villes fortifiées, telle que Vitry-le-François, Carlentini, La Valette, Palmanova, Turin (qui devient le modèle de Pietro Cataneo pour I quattro primi libri di architettura..en 1554). La Valette, conçue par l’ingénieur militaire Francesco Laparelli et nouvelle capitale de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, se fond sur la géométrie et la régularité, principes fondamentaux de la ville de la Renaissance. Dans cet encadrement européen, les chevaliers projettent La Valette comme leur capitale monumentale : les gravures de Mateo Pérez et de Antoine Lafréry démontrent le pouvoir et le prestige de l'Ordre dans la région méditerranéenne.

Gran cosa è il fondar nuova Cita, mecterla in diffesa, abitarla, honorarla et difenderla. Dalla città del ideale del Rinascimento alla città reale: la nuova capitale dell'Ordine di Malta / Burgassi, Valentina - In: ArtItalies. Perspectives de recherche II / Meyer Véronique, Sénéchal Philippe. - STAMPA. - Parigi : Association des Historiens de l'art italien - Istituto Italiano di Cultura (Paris, rue de Varenne), 2019. - ISBN 978-2-9564012-1-6. - pp. 33-43

Gran cosa è il fondar nuova Cita, mecterla in diffesa, abitarla, honorarla et difenderla. Dalla città del ideale del Rinascimento alla città reale: la nuova capitale dell'Ordine di Malta

Burgassi, Valentina
2019

Abstract

La conception de la ville idéale est partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Selon Pierre Lavedan, la science ionienne est partiellement constituée de notions géométriques et historiques héritées de l’Égypte et de la Babylonie ; la synthèse graphique exprime, à l’échelle de la ville, le rapport extraordinaire entre l’homme et la nature (Milet). La forme ronde pendant le Moyen-Orient sera reprise avec la fondation des nouvelles villes de l’Islam. Entre le haut et bas Moyen Age, l’idéalisation de Jérusalem et radicale : elle représente la perfection et toutes les valeurs qu’elle exprime. Mais c’est avec la Renaissance que l’utopie de la ville idéale se manifeste grandement. Filarète, dans son traité, réalise des nouvelles créations typologiques et architectoniques dans sa ville idéale pour le Duc de Sforza. Encore, Francesco di Giorgio Martini adopte un module anthropomorphe pour inventer de nouveaux types architecturaux. La peinture italienne devient une sorte de dictionnaire du concept de cité idéale, fondamentale pour construire la grille de références de l’histoire de l’idée de cité au cours de cette période: la place moderne peinte par Benozzo Gozzoli à San Gimignano, par exemple, est liée aux conceptions poétiques des artistes de la Renaissance. Les fameux tableaux dit de Baltimore et d’Urbino, encore, expriment l’idéal humaniste de la cité idéale, qui a de profondes racines dans les théories architecturales élaborées par Leon Battista Alberti. A partir des concepts exprimés dans les traités, les meilleurs ingénieurs militaires conçoivent les nouvelles villes fortifiées, telle que Vitry-le-François, Carlentini, La Valette, Palmanova, Turin (qui devient le modèle de Pietro Cataneo pour I quattro primi libri di architettura..en 1554). La Valette, conçue par l’ingénieur militaire Francesco Laparelli et nouvelle capitale de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, se fond sur la géométrie et la régularité, principes fondamentaux de la ville de la Renaissance. Dans cet encadrement européen, les chevaliers projettent La Valette comme leur capitale monumentale : les gravures de Mateo Pérez et de Antoine Lafréry démontrent le pouvoir et le prestige de l'Ordre dans la région méditerranéenne.
2019
978-2-9564012-1-6
ArtItalies. Perspectives de recherche II
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11583/2971973